Les dents d’Hitler confirment qu’il est mort en 1945
Le 30 avril 1945, alors que les forces alliées convergent vers la capitale de l’Allemagne nazie, Hitler se suicide dans son Führerbunker. Quelques jours plus tard, sa dépouille a été capturée par l’Armée rouge et a ensuite été enfermée derrière le rideau de fer pendant des décennies.
Cela a donné du grain à moudre aux théoriciens du complot, qui voulaient soutenir qu’Hitler n’est pas mort dans le bunker, mais a plutôt réussi, d’une manière ou d’une autre, à s’échapper comme d’autres hauts responsables nazis, notamment Adolf Eichmann et Josef Mengele, qui ont pu s’éclipser en Amérique du Sud pour vivre leur vie après l’effondrement du Troisième Reich.
Ce qui n’a pas aidé les choses, c’est que lorsque l’archéologue et spécialiste des os du Connecticut Nick Bellantoni a examiné des fragments du crâne supposé être celui d’Hitler en 2009, il a affirmé dans le documentaire de History Channel, « Hilter’s Escape », que le crâne avec la blessure par balle appartenait en fait à une femme de moins de 40 ans. (Les Archives d’État russes, pour leur part, nient que l’équipe de Bellantoni ait jamais eu accès à l’examen du crâne.)
Mais maintenant, rapporte Deutsche Welle, une étude des prétendues dents du Führer dans les Archives d’État russes a trouvé une correspondance exacte, confirmant qu’Hitler est effectivement mort dans son bunker, probablement en prenant du cyanure et en se tirant une balle dans la tête.
« Adolf Hitler est définitivement mort en 1945 », rapporte l’Agence-France Presse, qui explique qu’en mars et juillet 2017, le FSB russe, successeur du KGB de l’Union soviétique, a donné à une équipe de pathologistes français l’accès à la mâchoire et aux dents d’Hitler.
Il est bien documenté que le leader nazi avait des dents notoirement mauvaises et une maladie des gencives (ce qui a conduit à une haleine extrêmement mauvaise dans les dernières années de sa vie) ; à la fin, il ne lui restait que quelques-unes de ses mâchoires originales, ce qui l’a laissé avec un ensemble compliqué de ponts et de prothèses dentaires. Selon l’équipe médico-légale, cela a rendu l’identification de sa mâchoire relativement simple. Les dents semblent correspondre aux radiographies prises d’Hitler en 1944 et aux descriptions fournies aux Soviétiques par le dentiste d’Hitler et son assistant dentaire.
« Les dents sont authentiques, il n’y a aucun doute possible. Notre étude prouve qu’Hitler est mort en 1945 », déclare à l’AFP Philippe Charlier, auteur principal de l’étude parue dans l’European Journal of Internal Medicine. « On peut arrêter toutes les théories du complot sur Hitler. Il n’a pas fui en Argentine dans un sous-marin, il n’est pas dans une base cachée en Antarctique ou sur la face cachée de la lune. »
L’équipe n’a pas trouvé de restes de viande dans les dents, ce qui est également cohérent avec le végétarisme d’Hitler. Des taches bleutées sur certaines des fausses dents indiquent qu’il a peut-être pris du cyanure pour mettre fin à ses jours. Les chercheurs n’ont pas trouvé de résidus de poudre à canon sur la mâchoire, ce qui suggère que si Hitler s’est tiré une balle, cela a été fait par le front ou le cou, et non par la bouche.
L’histoire de la raison pour laquelle il a fallu plus de 70 ans pour identifier les dents d’Hitler est aussi tordue que les dents du Führer, elles-mêmes. DW rapporte qu’Hitler, craignant que son corps ne soit pendu ou mutilé comme celui de Benito Mussolini, a donné l’ordre que son corps et celui de sa femme Eva Braun soient brûlés après leur mort.
Le 5 mai, les Soviétiques découvrent les deux corps carbonisés dans un cratère de bombe à l’extérieur du bunker. Chef du KGB, le futur premier ministre soviétique Youri Andropov ordonne que les restes soient jetés dans la rivière Biederitz pour éviter qu’un lieu de sépulture ne devienne un lieu de pèlerinage pour les fascistes.
L’Armée rouge a toutefois conservé une partie de la mâchoire et un morceau de crâne avec une blessure par balle, les transférant aux archives de Moscou. DW rapporte que Staline a décidé de semer le doute sur la mort d’Hitler dans un stratagème appelé « Opération Mythe ». L’idée était de faire croire au monde que les Américains ou les Britanniques cachaient Hitler pour une raison infâme et d’associer l’Occident au nazisme.
Cela n’a peut-être pas fonctionné, mais c’était suffisant pour engendrer des théories du complot, des livres et des films comme Les garçons du Brésil, qui ont entretenu l’idée qu’Hitler s’était échappé d’une manière ou d’une autre du bunker et avait vécu sa vie ailleurs.