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La lettre des docteurs Stricker et Winger critiquant notre étude (9) contient des interprétations erronées et des inexactitudes.

Premièrement, leur affirmation selon laquelle nos critères de sélection des patients étaient « discutables » n’est pas correcte. Les critères de sélection des patients étaient clairs et bien décrits dans le manuscrit. D’autre part, la « maladie de Lyme chronique » (CLD) est un terme mal défini qui inclut les patients atteints du syndrome post-maladie de Lyme (PLDS), ainsi que les patients atteints d’autres pathologies (diagnostiquées à tort comme, ou attribuées à tort, à la CLD), la majorité des patients diagnostiqués avec la CLD n’ayant aucune preuve de maladie de Lyme antérieure (4). Dans ce contexte, les patients atteints du SDLP constituent la sous-population de patients atteints de la « CLD » qui est la mieux définie, car elle exige que les patients aient réellement eu une infection antérieure documentable par Borrelia burgdorferi. Le PLDS a fait l’objet des études les plus rigoureuses sur le plan scientifique (3, 6, 7). Comme décrit dans notre article, les témoins récupérés avaient eu des preuves objectives de la maladie de Lyme et avaient répondu à la définition de cas du CDC de la maladie de Lyme (1).

Stricker et Winger écrivent que le PLDS est une « entité diagnostique non vérifiée définie par des tests qui sont biaisés contre les femmes », sans aucune preuve réelle pour soutenir ce commentaire plutôt inflammatoire. La référence citée à l’appui de cette affirmation (12) montre en fait qu’il y a une répartition égale des sexes parmi les patients diagnostiqués avec le PLDS. De même, la référence citée par Stricker et Winger (5) à l’appui de l’affirmation selon laquelle les patients de leur étude (10) présentaient une répartition par sexe conforme à la maladie de Lyme n’a aucun rapport avec la maladie de Lyme puisqu’elle traite d’un problème complètement différent de la maladie de Lyme (la réinfection). Quant au fait que le PLDS soit « non vérifié », cette entité est clairement mieux définie et étudiée que la CLD, comme discuté ci-dessus.

Stricker et Winger affirment que le système de test par cytométrie en flux utilisé dans leur étude (10) avait une « gamme normale établie et un coefficient de variation bien défini ». Nous n’avons connaissance d’aucune donnée publiée à l’appui de cette affirmation. Leur étude ne cite qu’une plage normale pour les CD3-/CD57+ mais ne fournit aucune donnée à l’appui, car leur étude n’incluait aucun volontaire sain et aucune mesure répétée des donneurs de contrôle. En outre, nous n’avons pas connaissance d’une littérature publiée fournissant de telles données spécifiquement sur le nombre de cellules CD3-/CD57+, car cette mesure n’est utilisée dans aucun autre contexte médical. Nous n’avons pas connaissance d’un laboratoire de cytométrie en flux réalisant ce dosage en routine (en dehors des laboratoires proposant ce test aux praticiens l’utilisant pour la CLD). De plus, comme discuté dans notre étude, la mesure des cellules CD3-/CD57+ n’est pas une approche standard de cytométrie en flux pour la mesure des cellules NK (natural killer) ; l’approche de routine pour la quantification des NK utilise plutôt une combinaison de l’expression de surface de CD56 et CD16 ainsi qu’une coloration négative pour CD3 (pour exclure les cellules T exprimant les marqueurs NK). Par conséquent, pour les besoins de notre étude, des volontaires sains ont servi de source d’échantillons pour établir la plage de référence.

Stricker et Winger critiquent le fait que nous n’ayons pas corrélé le nombre de CD3-/CD57+ avec les symptômes des patients, mais dans leur étude, la diminution a été signalée chez tous les patients ne recevant pas d’antibiothérapie. Aucun de nos patients ne recevait d’antibiothérapie.

Si Stricker et Winger ont raison de dire que notre étude n’a pas la puissance nécessaire pour examiner les petites différences entre les nombres moyens de cellules des différents groupes, le chevauchement complet entre les plages de valeurs des patients et des volontaires sains indique que ce test n’est pas utile pour évaluer ou surveiller les groupes de patients que nous avons étudiés. Pour cette raison, il est inutile d’effectuer des prélèvements en série ou des corrélations avec les symptômes des patients.

De plus, nous venons de terminer une analyse d’un groupe élargi de volontaires sains composé de 40 sujets. Dans cette évaluation des témoins, les valeurs absolues des cellules CD3-/CD57+ variaient de 30 à 730 cellules/mm3. Ces résultats sont présentés dans la Fig. 1,1, ainsi que les valeurs des patients atteints de PLDS, des patients guéris et du groupe de volontaires sains précédemment fournies dans notre article. Nous avons également constaté qu’il existait une variation importante du nombre de cellules CD3- CD57+ au fil du temps, d’après les tests effectués sur cinq volontaires sains à deux reprises, dans un intervalle de 5 à 12 semaines. Ces données ont démontré que le nombre de CD3- CD57+ changeait chez les témoins au cours de l’intervalle de temps et que cela allait d’une diminution de 124 cellules/mm3 à une augmentation de 24 cellules/mm3.

Nombre de cellules CD3- CD57+ chez les patients atteints de PLDS, les personnes qui ont récupéré de la maladie de Lyme (REC) et les volontaires sains (HV), publié précédemment, et un nouveau groupe de 40 volontaires sains (HV New).

Un autre point, auquel nous n’avons fait qu’une brève allusion dans notre article, est que la diminution prétendue des cellules CD57+ chez les patients censés souffrir d’une infection chronique est en contradiction avec ce qui a été rapporté précédemment concernant le CD57. On pense que l’expression du CD57 est un marqueur de cellules terminalement différenciées (2), et l’expansion des cellules CD57+ a été associée à une stimulation antigénique chronique et à une activation du système immunitaire (8, 11).

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