Créatinine
La créatinine sérique est l’indicateur le plus couramment utilisé (mais pas la mesure directe) de la fonction rénale. Une créatinine élevée n’est pas toujours représentative d’une véritable réduction du DFG. Une lecture élevée peut être due à une production accrue de créatinine non due à une diminution de la fonction rénale, à une interférence avec le dosage ou à une diminution de la sécrétion tubulaire de créatinine. Une augmentation de la créatinine sérique peut être due à une consommation accrue de viande cuite (qui contient de la créatinine transformée en créatine par la chaleur de la cuisson) ou à une consommation excessive de suppléments de protéines et de créatine, pris pour améliorer les performances sportives. Un exercice intense peut augmenter la créatinine en augmentant la dégradation musculaire. La déshydratation secondaire à un processus inflammatoire accompagné de fièvre peut provoquer une fausse augmentation des concentrations de créatinine non liée à une véritable lésion rénale, comme dans certains cas de cholécystite. Plusieurs médicaments et chromogènes peuvent interférer avec le dosage. La sécrétion de créatinine par les tubules peut être bloquée par certains médicaments, augmentant à nouveau la créatinine mesurée.
Créatinine sériqueEdit
Les études diagnostiques de la créatinine sérique sont utilisées pour déterminer la fonction rénale. L’intervalle de référence est de 0,6 à 1,3 mg/dL (53 à 115 μmol/L). La mesure de la créatinine sérique est un test simple, et c’est l’indicateur de la fonction rénale le plus couramment utilisé.
Une augmentation de la concentration de créatinine sanguine est un marqueur tardif, observé uniquement en cas d’atteinte marquée des néphrons fonctionnels. Par conséquent, ce test n’est pas adapté à la détection des maladies rénales à un stade précoce. Une meilleure estimation de la fonction rénale est donnée par le calcul du taux de filtration glomérulaire estimé (DFGe). Le DFGe peut être calculé avec précision sans collecte d’urine de 24 heures en utilisant la concentration de créatinine sérique et certaines ou toutes les variables suivantes : sexe, âge, poids et race, comme le suggère l’American Diabetes Association. De nombreux laboratoires calculent automatiquement le DFGe lorsqu’un test de créatinine est demandé. Les algorithmes permettant d’estimer le DFG à partir de la concentration de créatinine et d’autres paramètres sont discutés dans l’article sur la fonction rénale.
Une préoccupation à la fin de l’année 2010 concerne l’adoption d’une nouvelle méthodologie analytique, et un éventuel impact que cela pourrait avoir en médecine clinique. La plupart des laboratoires cliniques alignent désormais leurs mesures de créatinine sur une nouvelle méthode normalisée de spectrométrie de masse à dilution isotopique (IDMS) pour mesurer la créatinine sérique. L’IDMS semble donner des valeurs plus basses que les anciennes méthodes lorsque les valeurs de créatinine sérique sont relativement faibles, par exemple 0,7 mg/dL. La méthode IDMS entraînerait une surestimation comparative du DFG calculé correspondant chez certains patients dont la fonction rénale est normale. Quelques médicaments sont dosés même en cas de fonction rénale normale sur la base de ce DFG dérivé. La dose, à moins d’être modifiée, pourrait maintenant être plus élevée que souhaitée, ce qui pourrait entraîner une augmentation de la toxicité liée au médicament. Pour contrer l’effet du passage au SMDI, les nouvelles directives de la FDA ont suggéré de limiter les doses à des maxima spécifiés avec le carboplatine, un médicament de chimiothérapie.
Une étude japonaise de 2009 a révélé qu’une concentration de créatinine sérique plus faible était associée à un risque accru de développement du diabète de type 2 chez les hommes japonais.
Créatinine urinaireEdit
Les hommes produisent environ 150 μmol à 200 μmol de créatinine par kilogramme de poids corporel par 24 h, tandis que les femmes produisent environ 100 μmol/kg/24 h à 150 μmol/kg/24 h. Dans des circonstances normales, toute cette production quotidienne de créatinine est excrétée dans l’urine.
La concentration de créatinine est vérifiée lors des tests urinaires standard de dépistage des drogues. Une concentration de créatinine attendue indique que l’échantillon testé n’est pas dilué, tandis que de faibles quantités de créatinine dans l’urine indiquent soit un test manipulé, soit de faibles concentrations initiales de créatinine. Les échantillons de test considérés comme manipulés en raison d’une faible créatinine ne sont pas testés, et le test est parfois considéré comme échoué.