Les Huguenots en Amérique

Résumé

La Réforme protestante s’enracine en France au milieu du XVIe siècle sous la direction lointaine de Jean (Jean) Calvin qui s’installe à Genève en 1541. Dans les années 1560, la France est dévastée par une série de guerres religieuses et civiles. Ces guerres ont pris fin en 1598 lorsque Henri IV, un ancien huguenot converti au catholicisme pour accéder au trône, a signé l’édit de Nantes. Cet édit protégeait les huguenots. Au XVIIe siècle, cependant, ses dispositions sont abrogées les unes après les autres. La vie quotidienne des huguenots est de plus en plus limitée et de nombreux huguenots, surtout dans le nord de la France, se convertissent au catholicisme. Après une dizaine d’années de harcèlement juridique, et parfois de violence militaire, Louis XIV, dont l’objectif était de réaliser une réunification religieuse de son royaume, révoqua l’édit de Nantes en 1685. Les huguenots peuvent alors se convertir ou résister. La résistance conduit à l’emprisonnement et à l’envoi aux galères et, pour les femmes, dans des couvents. Au moins 150 000 personnes, sur une population de près de 800 000 personnes, quittent la France, formant ce que les historiens français ont appelé le Refuge. Les huguenots fuient d’abord vers les pays voisins, les Pays-Bas, les cantons suisses, l’Angleterre et certains États allemands, et quelques milliers d’entre eux, plus loin, vers la Russie, la Scandinavie, l’Amérique du Nord britannique et la colonie hollandaise du Cap en Afrique australe.

Environ 2 000 huguenots s’installent à New York, en Caroline du Sud, au Massachusetts et au Rhode Island au milieu des années 1680 et en 1700 en Virginie. Ils s’installèrent dans des villes portuaires, Charleston, New York et Boston, ou fondèrent des communautés rurales (New Paltz et New Rochelle, New York, Orange Quarter et French Santee, Caroline du Sud, et Manakintown, Virginie). À l’origine, les huguenots tentaient de vivre ensemble et fondaient des églises réformées françaises. Mais avec le temps, ils épousent des colons anglais, sont naturalisés, sont élus aux assemblées coloniales et à des fonctions politiques, et rejoignent d’autres églises, notamment l’Église d’Angleterre. En Caroline du Sud et à New York, ils acquièrent des esclaves, signe de leur prospérité économique. Dans les années 1720 et 1730, la plupart des huguenots sont pleinement intégrés dans les sociétés coloniales, tout en conservant pendant une dizaine d’années l’usage de la langue française dans la sphère privée et en gardant des liens avec leur église française d’origine. Au 18ème siècle, une nouvelle vague de réfugiés huguenots mélangée à des Suisses francophones et germanophones forma des communautés rurales en Caroline du Sud (Purrysburgh, New Bordeaux) sous la direction d’un entrepreneur colonial ou d’un pasteur. Ces communautés ont rapidement disparu car les huguenots ont progressivement acquis des terres ailleurs ou se sont déplacés vers Savannah et Charleston.

Dans les années 1880, des sociétés huguenotes ont été formées pour commémorer la révocation de l’édit de Nantes en Angleterre, en Allemagne, à New York et en Caroline du Sud. La mémoire de la diaspora huguenote a été entretenue par ces sociétés généalogiques, historiques et patriotiques jusqu’à ce que les historiens professionnels commencent à étudier le Refuge un siècle plus tard.

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