Mausolée d’Halicarnasse
Le mausolée d’Halicarnasse est un monument funéraire achevé en -350 avant JC et démoli définitivement au cours du XVe siècle, après que ses pierres aient été réutilisées pour construire le château Saint-Pierre. Halicarnasse était une ville importante du royaume de Carie, un royaume devenu indépendant sous le gouverneur Mausole pour lequel le monument a été construit. Aujourd’hui la ville s’appelle Bodrum, c’est une destination touristique turque bien connue.
Le mausolée
Le mausolée
Vue imaginaire du mausolée, par Jackson (1922)
Ce monument a été classé parmi les sept merveilles du monde non pas en raison de sa taille ou de sa majesté mais en raison de la beauté de son aspect et de la façon dont il était décoré de sculptures ou d’ornements. Le mausolée était le principal monument architectural d’Halicarnasse, dominant une petite colline surplombant le port.
Description du mausolée d’Halicarnasse
Les différentes sources documentaires, les fouilles archéologiques et les représentations sont assez unanimes, on peut donc estimer qu’il y a une grande probabilité que le mausolée d’Halicarnasse soit conforme à la description ci-dessous. Il faut savoir que la plupart des informations dont nous disposons aujourd’hui sur le mausolée et son architecture proviennent de Pline l’Ancien, c’est lui qui est l’auteur d’une description sur sa forme, ses dimensions. D’autres écrits de Pausanias, de Strabon et de Vitruve nous apportent également d’autres informations sur le mausolée.
Description générale du mausolée
Le tombeau était érigé sur une colline dominant la ville. L’ensemble de la structure était ceinturé dans une cour fermée de 242,5m sur 105. Au centre de la cour se trouvait une plate-forme en pierre sur laquelle reposait le tombeau. Un escalier flanqué de lions en pierre menait au sommet de la plate-forme, dont les murs extérieurs étaient ornés de nombreuses statues de dieux et de déesses. À chaque coin, des guerriers en pierre montés sur des chevaux gardaient la tombe. Au centre de la plate-forme, la tombe rectangulaire en marbre s’élevait comme un bloc effilé en forme de pyramide tronquée, une pyramide si légèrement courbée qu’elle semble être un cube. La base de la tombe était presque carrée : 38,4 m sur 32,5. Cette section était décorée d’une frise en bas-relief à sa base et à son sommet. Les scènes représentaient des combats de centaures avec des lapithes et des Grecs en lutte avec les Amazones, une race de femmes guerrières.
Au sommet de cette section de la tombe se trouvaient trente-six fines colonnes, dix de chaque côté, chaque angle divisant une colonne entre deux côtés. Ces colonnes augmentaient encore la hauteur du monument d’un bon tiers. Chaque colonne mesurait 12m de haut et était séparée de sa voisine par 3m. L’espace était occupé par une statue. Derrière les colonnes se trouvait un bloc solide en forme de cellule supportant le poids du toit massif de la tombe. Ce toit, de la même hauteur que les colonnes, était pyramidal et composé de 24 marches se concentrant au point le plus haut. Au sommet se trouvait un piédestal et son célèbre quadrige, une statue composée de quatre chevaux massifs tirant un char dans lequel était reproduit le couple Mausole et Artémis II, pour une hauteur de 6m.
La hauteur totale de l’édifice est de 43m – selon les études les plus récentes – nous avons la répartition suivante :
- Tombeau : 13m
- Colonnade : 12m
- Toit : 12m
- Quadriga : 6m
Laissez une hauteur d’un tiers par élément, quadrige non compris. La chambre funéraire se trouvait au centre du mausolée. L’empereur y reposait avec son épouse, qui le rejoignit deux ans plus tard. On accédait à la chambre funéraire par un escalier situé sur le côté ouest.
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Les fondations
Les fondations du mausolée sont très profondes, et surtout elles s’étendent sur une très grande longueur. Elles sont creusées dans la roche sur laquelle se trouvait l’édifice. Cette roche a été creusée de 2,4 à 2,7 mètres (8 à 9 pieds) de profondeur sur un rectangle de 33 par 39 mètres (107 par 127 pieds).
Les dimensions
Selon Pline, le mausolée mesurait 19 coudées au nord et au sud, était légèrement plus court sur les autres fronts, et mesurait 125 mètres de long et 11,4 mètres de haut (25 coudées). Les auteurs ont appelé cette partie le pteron, le pteron englobant également les 36 colonnes situées au-dessus. Le seul autre auteur qui donne les dimensions du Mausolée est Hyginus, un grammairien de l’époque d’Auguste. Il décrit le monument comme étant construit de pierres brillantes, d’une hauteur de 24 mètres (80 pieds) et d’une circonférence de 410 mètres (1 340 pieds). Il voulait probablement dire des coudes correspondant exactement aux dimensions de Pline, mais ce texte est largement considéré comme corrompu et a peu d’importance. Nous apprenons de Vitruve que Satyrus et Phytheus ont écrit une description de leur travail que Pline a probablement lue. Pline a probablement remarqué ces dimensions sans penser à la forme de l’édifice.
Le mausolée avait un soubassement rectangulaire en pierre qui était assez spectaculaire. Il était étagé, c’est-à-dire que ses côtés étaient en fait une succession de marches menant aux pieds du mausolée. Lui-même était grand, il mesurait 43m de hauteur et était entouré de 36 colonnes qui soutenaient le toit. Ce dernier était de forme carrée, avec une légère pente composée de 24 marches. Au sommet du toit se trouvait une grande statue représentant Mausole conduisant un quadrige, un char à 2 roues tiré par 4 chevaux, le tout en marbre.
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Les décorations
Les décorations du mausolée étaient, semble-t-il, splendides. Il était entouré de nombreuses statues en ronde-bosse (dont on peut faire le tour, une statue normale, quoi…) ou en haut-relief (c’est-à-dire sortant fortement de la pierre dont elle est extraite, au contraire des bas-reliefs dont les représentations ne sortent pas beaucoup de la pierre…). L’ensemble du bâtiment était entouré de frises sculptées représentant divers épisodes de la vie du gouverneur ou représentatives des particularités de son époque. On y trouve par exemple une course de chars, des lions, des scènes de combat, etc. Chaque côté du bâtiment a été réalisé, semble-t-il, par un artiste différent. Les frises étaient également utilisées pour magnifier la culture grecque. En effet, le mausolée était de culture grecque, malgré son appartenance à l’Empire perse. Les décorations du mausolée étaient donc d’inspiration grecque et montraient des combats entre les Grecs et les Amazones ou les Centaures, deux thèmes originaux pour l’époque. A noter que de nombreuses statues étaient plus grandes que les animaux réels qu’elles représentent.
Frise du mausolée
Frise du mausolée
Un morceau de la frise décorant le mausolée d’… Halicarnasse au British Museum
Frise du mausolée
Frise du mausolée
Morceau de la frise décorant le mausolée d’Halicarnasse au British Museum
Frise du mausolée
Frise du mausolée
Un morceau de la frise décorant le mausolée d’Halicarnasse au British Museum
Les semi-colossales têtes féminines qui se trouvaient sur le mausolée pourraient avoir appartenu aux acrotères des deux pignons et représenter les six cités des Caries incorporées à Halicarnasse. Les travaux visant à comprendre la statuaire du mausolée se poursuivent encore aujourd’hui.
Le quadrige
Chevaux du quadrige
Chevaux du quadrige
Reste du quadrige ornant le sommet du mausolée, actuellement au British Museum
Le quadrige qui ornait le sommet du mausolée d’Halicarnasse était une statue monumentale. Rappelons qu’un quadrige est un char à deux roues tiré par 4 chevaux. Il mesurait environ 6,5 mètres de long et 5 mètres de haut. Les deux fragments présentés ici sont les plus grands qui ont survécu. Ils forment la tête et le devant d’un cheval avec sa bride d’origine en bronze, et un ensemble qui est probablement un morceau d’un autre cheval.
La statue représente un cheval debout, la tête levée et tournée vers sa gauche. Elle transmet un sentiment de grande énergie et de vitalité démontré par des muscles proéminents, une bouche ouverte, des veines saillantes et un œil bulbeux. Les dents sont parfaitement sculptées dans une bouche ouverte dont la langue est soulignée. La crinière du cheval court le long du cou des deux côtés et une mèche de crin flotte autour de l’œil droit. Autour du corps se trouvent deux bandes qui font partie du harnais et qui sont reliées à la crête par un collier. Il s’agit d’un harnais normal pour un char à quatre chevaux. La bride et la mèche en bronze d’origine sont encore fixées par des goujons. Les joues galbées sont de type corinthien. La statue est reconstituée à partir de plusieurs fragments. Des traces de peinture existent encore.
Charles Newton, le découvreur du Mausolée, décrit la sensation provoquée chez les habitants de Bodrum par la découverte des morceaux d’un des chevaux :
Après avoir été dûment sorti, il a été placé sur un traîneau et traîné vers la mer par 80 ouvriers turcs. Sur les murs et les toits des maisons où nous étions assis se trouvaient les dames voilées de Bodrum. Elles n’avaient jamais rien vu d’aussi grand et la beauté de la statue dépassait la réserve imposée par l’étiquette turque. Les dames de Troie, regardant le cheval de bois entrer dans la brèche, n’auraient pas été plus étonnées.
C.T. Newton, voyages et découvertes au Levant (Londres, 1865), volume II
La signification exacte de ce groupe de chars est incertaine. La composition calme et digne peut refléter une fonction funéraire. Si le char avait été vide, il aurait pu s’agir d’une offrande au roi défunt. Bien que peu répandue dans la Grèce antique, la pratique consistant à offrir un char et des chevaux vides était plus courante dans les dynasties qui régnaient sur les limites extérieures du monde grec antique. Il est plus probable que le char ait été occupé, certainement par un automobiliste et peut-être même par Mausole lui-même. Si tel était le cas, l’ensemble du groupe aurait représenté l’apothéose (devenir un dieu) de Mausole. Le roi est représenté accompagné de Nike, la déesse de la victoire, montant au ciel. Il se peut aussi que le char ait été conduit par Apollon, ou Hélios, le dieu que certains spécialistes associent à Mausole.
L’enceinte du site
L’ensemble du mausolée était entouré d’une enceinte protectrice ouverte à l’est par une pièce servant de vestibule (d’un point de vue pratique) et de purgatoire (d’un point de vue religieux). En effet, il était fréquent que la cité des vivants soit séparée des lieux de sépulture par une pièce, un jardin ou tout autre lieu symbolique servant de transition entre les lieux temporels et spirituels. Un bon exemple est le Taj Mahal, avec un site entouré d’un mur et divisé en trois parties : la partie terrestre, le purgatoire et la partie céleste (le mausolée proprement dit)
L’emplacement du mausolée
Le mausolée d’Halicarnasse se trouve dans la ville de Bodrum, une ville de la côte ouest de la Turquie. Les ruines sont encore visibles aujourd’hui, elles se trouvent exactement au centre de la ville, juste au nord du port, le long de l’artère qui coupe la ville en deux dans le sens de la longueur. A vue d’oiseau, elles ne sont même pas à un kilomètre de la plage de Bodrum. Le site est bien sûr protégé.
En savoir plus sur l’emplacement du mausolée.
Contexte de la construction du mausolée d’Halicarnasse
Le mausolée d’Halicarnasse apparaît au IVe siècle avant JC, dans la ville d’Halicarnasse, une ville du royaume de Carie. Ce royaume était en fait une province de l’Empire perse, mais il était si éloigné de la capitale qu’il était gouverné de manière presque autonome. Créée très longtemps auparavant, à partir du XVe siècle avant J.-C., elle se trouve en -392 sous le gouvernorat d’Hécatomnos, qui la reçut de l’empereur perse Artaxerxès II. L’autorité fut transférée à son fils Mausole en -377 qui prit en main le destin de cette province avant de rejoindre, vers -365, les autres provinces qui s’étaient révoltées contre l’empereur perse. En -360, la Carie était revenue à la Perse, mais Mausole avait suffisamment joué un rôle d’intermédiaire pour que non seulement il ne soit pas menacé mais soit même récompensé par l’expansion de son territoire.
Il déplaça sa capitale de Mylasa à Halicarnasse entre 370 et 365 av. J.-C., où il fit construire des remparts et des monuments, dont un grand théâtre. Marié à sa sœur Artémis II comme le veut la tradition autorisée, Mausole n’a laissé aucune trace de sa manière de gouverner, bien que nous ayons des preuves de ses actes officiels. Mausole meurt en 353 avant JC, c’est à cette date que le mausolée entre dans l’histoire.
En savoir plus sur le contexte historique du mausolée.
La construction du mausolée d’Halicarnasse
La date de la fin de la construction est bien connue, il s’agit de 350 avant JC. L’histoire nous dit qu’il a été commencé à la mort de Mausole par sa veuve, ce qui indique qu’il a été commencé en 353 avant JC. Cependant, il est peu probable que la date de début de la construction soit exacte à cause du monument, on ne peut pas croire que 3 ans aient suffi pour le construire, surtout qu’Artémis II est mort en -351, un an avant le sien et qu’il a donc fallu à un moment passer le relais à un autre client (Probablement le frère d’Artémise II, mais ce n’est pas sûr). Il est beaucoup plus probable que la construction du mausolée ait commencé bien avant -353, mais nous n’en avons pas la preuve.
Il faut noter que pendant toute la période où Artémis a survécu au mausolée, les cendres du roi reposaient dans une tombe provisoire. Puis, lorsque le monument funéraire, qui n’était pas encore appelé mausolée, fut achevé, ces cendres furent déposées avec celles d’Artémis (décédée entre-temps) dans la chambre funéraire, dont l’entrée fut scellée par l’enlèvement d’une grosse pierre sur l’escalier qui y menait.
Compte tenu du grand âge du monument, il existe peu de traces écrites de sa construction. Il semble que Satyros de Priène et Pythéos de Priène en aient été les architectes, et que 4 sculpteurs très connus à l’époque aient réalisé les sculptures : Scopas, Bryaxis, Léocharès et Timothéos.
Pour ce qui est des matériaux utilisés, il s’agit de blocs de marbre provenant de l’île de MArmara, petite île située entre le détroit des Dardanelles et celui du Bosphore. Le transport des blocs de marbre a dû être particulièrement complexe car les techniques de transport de masses lourdes n’étaient pas encore connues à cette époque. A noter également l’utilisation de l’andésite verte, une roche volcanique.
Histoire du mausolée d’Halicarnasse
On sait peu de choses sur l’histoire du mausolée. Achevé en -350, il était encore intact quelques années plus tard, en 334 avant JC, lors de la conquête par Alexandre le Grand. En 62, puis en 58 av. J.-C., des pirates vinrent piller la ville mais là aussi le tombeau ne fut pas endommagé. Il semble avoir été bien entretenu jusqu’au XIIe siècle, mais au cours du Moyen Âge, il est progressivement tombé en décrépitude. Au fil du temps, les murs et les toits se sont effondrés et les pierres ont été utilisées pour construire les bâtiments environnants. On ne sait pas exactement quand et comment le mausolée est tombé en ruine. Eustache a écrit au XIIe siècle dans son commentaire sur l’Iliade que « c’était et c’est une merveille », ce qui permet de conclure que le bâtiment a été ruiné, probablement par un tremblement de terre, entre cette période et 1404, date à laquelle les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem sont arrivés et ont constaté qu’il était en ruines. Cependant, Luttrell note qu’à cette époque, les Grecs locaux et les Turcs n’avaient aucun nom, aucune légende pour expliquer la présence de ces ruines colossales, ce qui suggère une destruction à une période bien antérieure.
L’emplacement de Caria
Emplacement de Caria
L’emplacement de Caria, actuellement en Turquie
Au XVe siècle il ne restait que les fondations (1404), ce sont les hôpitaux qui l’ont fait disparaître définitivement en 1494 en utilisant les pierres des bases pour construire le château St Pierre ainsi que pour réparer les murs des villes. En 1522 il ne restait plus rien du mausolée, les hôpitaux ayant fini de récupérer les dernières pierres pour renforcer le château suite à une rumeur d’attaque des Ottomans. Cependant, si les Hospitaliers ont utilisé les pierres pour fortifier leur château, ils ont également récupéré les bas-reliefs avec lesquels ils ont décoré le bâtiment qu’ils ont construit sur place, ce qui les a sauvés un temps. En revanche, une grande partie du marbre a été brûlée avec de la chaux pour fabriquer du plâtre. Heureusement, il existe encore des pierres dans la ville de Bodrum, qui proviennent du mausolée d’Halicarnasse. On les reconnaît au fait qu’elles sont parfaitement polies.
Par la suite, Soliman le Magnifique a conquis les positions des chevaliers hospitaliers de l’île de Rhodes, qui se sont ensuite installés brièvement en Sicile et plus tard définitivement à Malte, laissant le château et Bodrum à l’Empire ottoman.
Pendant les travaux de fortification, un groupe de chevaliers est entré dans la base du monument et a découvert la pièce contenant un grand cercueil. Dans de nombreuses histoires du Mausolée, on trouve le récit suivant sur les événements qui se sont déroulés à cette époque : Le découvreur du site, décidant qu’il était trop tard pour ouvrir le cercueil ce jour-là, revint le lendemain matin pour retrouver la tombe et le trésor qu’elle pouvait contenir, mais malheureusement il était déjà pillé. Les corps de Mausolus et d’Artémise manquaient également.
Sur place se trouvent les ruines du mausolée, avec, dans un grand espace rectangulaire, de nombreuses colonnes doriques, des pierres et quelques vestiges de statues. Certaines ruines sont protégées par des bâtiments modernes. Le petit musée situé à côté du site raconte son histoire. Les recherches menées par les archéologues dans les années 1960 montrent que bien avant l’arrivée des chevaliers, les tombeurs avaient déjà creusé un tunnel sous la chambre funéraire pour en dérober le contenu. En ce qui concerne le vol des corps, il est beaucoup plus probable que les défunts aient été incinérés avant d’être déposés dans le monument, comme le voulait la tradition locale de l’Antiquité. Ainsi, si des voleurs ont agi dans cette chambre, ce qui semble être vrai, ils n’ont pu dérober que les urnes. Cela explique également pourquoi aucun corps n’a été retrouvé dans la chambre funéraire.
Fouilles archéologiques
Les fouilles archéologiques du mausolée halicarnassien sont intimement liées à Charles Thomas Newton, archéologue britannique du XIXe siècle (1816-1894), futur conservateur au British Museum pour lequel il a voyagé aux antiquités d’où il a ramené un grand nombre d’objets qui y sont encore exposés aujourd’hui.
En 1846, Lord Stratford of Redcliffe a obtenu l’autorisation de retirer ces reliefs de Bodrum. Sur le site d’origine, il ne restait au XIXe siècle que les fondations et quelques sculptures brisées. Ce site, initialement suggéré par le professeur Donaldson, a été définitivement découvert par Charles Newton, après quoi une expédition a été envoyée par le gouvernement britannique. L’expédition a duré trois ans et s’est terminée par l’envoi des marbres restants à Londres, ce qui explique que les restes de ce mausolée se trouvent au British Museum. Newton a trouvé des sections de reliefs qui décoraient le mur du bâtiment et des parties du toit de l’escalier. Il a également découvert une roue de charrette en pierre brisée d’environ 2 m de diamètre, qui faisait partie de la sculpture supérieure. Enfin, il a trouvé les statues de Mausole et d’Artémise qui se trouvaient au sommet dans le char.
Le site archéologique
Le site archéologique
Le site archéologique du Mausolée d’Halicarnasse, Bodrum
Pour trouver l’emplacement exact du site dans la ville de Bodrum, il a étudié le maximum de documents archéologiques pour avoir une idée de l’emplacement approximatif, puis il a fait des tunnels sous la ville jusqu’à trouver et suivre les restes du monument, ce qui lui a permis de connaître exactement les dimensions du site à fouiller. Il acheta ensuite les terrains à explorer et fit les tranchées habituelles pour prendre toutes les pièces trouvées et les emmener au British Museum au moyen d’un navire de guerre anglais, le HMS Supply, avec son équipage de navire composé d’un officier et de 4 sapeurs.
Ayant acquis une grande connaissance des lieux, il se rendit sur l’île de Rhodes, ainsi qu’à Genève et à Constantinople où il put récupérer d’autres éléments du mausolée qui avaient été dispersés auparavant. En octobre 1857, Newton transporte des blocs de marbre du site archéologique afin de les transformer en matériau de construction pour une digue. Si cette idée semble aujourd’hui complètement farfelue, il faut savoir qu’à l’époque, au XIXe siècle, les archéologues s’intéressaient surtout aux statues, aux décorations, aux pièces à présenter au musée plutôt qu’à la sauvegarde du patrimoine. C’est donc tout naturellement qu’il fit transporter ces blocs « inutiles » jusqu’à Malte, où ils furent immergés pour la construction d’un nouveau quai dans le port, un quai spécialement construit pour la Royal Navy. Aujourd’hui, ce quai est connu sous le nom de Dock N ° 1, à Cospicua.
Il faut noter que le site archéologique a été pillé à plusieurs reprises. Les pillards ont atteint la chambre royale et l’ont détruite, mais en 1972, il y avait encore suffisamment de matériel pour déterminer la disposition des pièces lors des fouilles.
De 1966 à 1977, le Mausolée a fait l’objet de recherches approfondies par le professeur Kristian Jeppesen de l’université d’Aarhus, au Danemark. Il a produit une monographie en six volumes, « Le Maussolleion à Halikarnassos ».
D’où vient le mot Mausolée ?
Le mot « Mausolée » vient du gouverneur Mausole, roi de Carie, qui vécut au IVe siècle avant J.-C. et qui, à sa mort, reçut un tombeau fantastique de la part de son épouse Artémis II. le rejoignit dans la tombe deux ans après la mort de son mari. Cette tombe était si imposante, si décorée, qu’elle fit partie des 7 merveilles du monde antique et donna le nom de Mausolée à toutes les constructions de ce type.
Il est amusant de constater qu’une autre merveille du monde, le phare d’Alexandrie, a provoqué le même phénomène : Construit sur l’île alexandrine de Pharos, c’est ainsi que l’on désignait toutes les constructions en hauteur destinées à diriger les bateaux en pleine mer.
Voir aussi:
Les 7 merveilles du monde
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