Votre guide des études de Chopin

Une étude est une étude technique destinée à développer une technique ou un ensemble de techniques sur un instrument de musique. Au cours de sa formation précoce en tant que pianiste, Chopin a peut-être joué des études de Carl Czerny et Muzio Clementi, qui ont composé des livres de méthode de piano populaires encore utilisés aujourd’hui. Chopin a infusé ses exercices techniques avec tant de matériel musical engageant que les pianistes ne se contentent pas de les reléguer à la salle de pratique.

Chopin a publié ses premières études comme son Op. 10 en 1833 alors qu’il n’avait que 23 ans. À cette époque, cependant, il avait développé une réputation considérable dans sa Pologne natale et dans les salons de Paris. Il décida de dédier l’opus 10 « à mon ami Franz Liszt », un collègue pianiste-compositeur, de deux ans le cadet de Chopin, qui allait composer ses propres Études transcendantales un peu plus tard. Plusieurs années plus tard, Chopin a composé les 12 études de l’opus 25, qu’il a dédiées à sa grande amie Marie d’Agoult, qui était l’amante de Liszt. Il a publié ses dernières entrées dans le genre, 3 Nouvelles étude, en 1839, dans le cadre d’un plus grand volume d’instruction intitulé Méthode des méthodes de piano.

Explorez les études de Chopin ci-dessous en écoutant certains de nos favoris et en apprenant plus sur eux.

Étude Op. 10, No. 1 – « Waterfall »

La première étude de Chopin se concentre sur une progression d’accords ondulante. La pièce est composée dans la même forme ternaire (ou A-B-A) que la plupart de ses études Op. 10, introduisant deux idées avant de revenir pour répéter la première. Dans l’étude « Waterfall », les notes rapides de la main droite tombent en cascade si rapidement que Vladimir Horowitz lui-même l’a qualifiée de plus délicate de Chopin. Bien que la main gauche ait tendance à jouer des notes longues et soutenues, la main droite se déverse de haut en bas sur le clavier. Horowitz ne l’a jamais interprété en public, voici donc à la place une interprétation fougueuse de Vladimir Ashkenazy.

Étude Op. 10, n° 3 – « Tristesse »

Chopin lui-même a qualifié la mélodie de sa troisième étude comme l’une de ses plus belles. Le thème a été mis en paroles de nombreuses fois et est à la base de la chanson « Survival » de Muse et d’un tango appelé « La melodia del corazon. » Aucun des surnoms de cette étude n’a été inventé par le compositeur lui-même, mais certains des surnoms familiers se sont imposés, notamment « Tristesse » et « L’Adieu ». Le défi technique consiste à jouer à la fois la mélodie et l’accompagnement à la main droite, tandis que la main gauche ajoute une ligne de basse syncopée (ou décalée), des harmonies supplémentaires ou, parfois, une contre-mélodie.

Étude Op. 10, n° 5 – « Clés noires »

Cette étude tire son surnom de l’accompagnement rapide à la main droite, qui est joué principalement sur les touches noires du piano. Cette bizarrerie constitue le défi technique de l’étude, car il est rare d’exiger des figures aussi rapides sur les seules touches noires. Un secret : certaines éditions suggèrent qu’il devrait y avoir une note de clé blanche à la main droite, lorsqu’elle joue un fa pendant un court smorzando (s’éteignant) presque à la fin de la pièce.

Étude Op. 10, n° 8 – « Soleil »

Un trille rapide à la main droite commence cette étude brillante et lumineuse Bien que de nombreuses études opus 10 de Chopin soient de forme ternaire (A-B-A’), la forme de cette pièce est légèrement modifiée. Le premier thème, qui commence dans un fa majeur ensoleillé, se module en un ré mineur partiellement nuageux, avec une forte probabilité de pluie. Après une période de tension orageuse, le morceau revient au premier thème avant d’entamer une troisième idée musicale. Enfin, une fanfare éblouissante rappelle aux auditeurs le premier thème. La plus grande difficulté technique de cette pièce réside dans les ornementations rapides de la main droite, mais le pianiste est également mis au défi de faire briller la mélodie dans le même registre auquel la main gauche est principalement confinée.

Étude Op. 10, n° 12 – « Révolutionnaire »

La dernière étude de la série Op. 10 raconte l’histoire la plus personnelle de toutes les premières œuvres de Chopin. Il a été écrit pendant l’insurrection ratée de novembre 1831, lorsque les forces russes ont écrasé les mutins polonais qui contestaient le règne de l’empire. Lorsque Chopin, exclu de la défense de son pays en raison d’une maladie, a entendu parler de la défaite des Polonais, il a écrit cette étude.

Il n’y a pas un seul défi technique clair à perfectionner dans l’Étude « Révolutionnaire », mais elle nécessite une planification préalable minutieuse des doigtés afin de la réussir. L’écriture pour la main gauche, remplie de passages rapides, n’est en aucun cas facile. Curieusement, la pièce n’arrive pas à une résolution claire à la fin ; comme affiché ci-dessus, elle s’arrête brusquement après un énoncé final du thème principal.

Étude Op. 25, No. 1 – « Harpe éolienne »

Instrument fascinant, la harpe éolienne n’est pas destinée à être jouée par des mains humaines. Nommée d’après Éole, le gardien des vents dans la mythologie grecque, les cordes délicates de cet instrument résonnent avec le vent lorsqu’il bruisse. Nombreux sont ceux qui ont entendu le bruissement du vent dans la première étude de l’opus 25, dans laquelle les doigts doivent parcourir les touches. Le morceau a un surnom alternatif, « Le garçon du berger », suggéré par un spécialiste de Chopin qui a affirmé que le compositeur a envisagé un garçon jouant la mélodie sur une flûte pour guider son troupeau.

Étude Op. 25, n° 2 – « Les abeilles »

Cette étude tire son surnom ludique de sa mélodie en perpétuel mouvement, qui bourdonne de chromatismes doux et serpente comme une abeille de fleur en fleur. Le pianiste doit jouer des triolets de croches à la main droite et des triolets de quarts de notes à la main gauche, créant ainsi une polyrythmie délicate, tout en volant de manière souple et legato sur les touches.

Étude opus 25, no. 5 – « Wrong Note »

L’étude « Wrong Note » souffre d’une erreur d’appellation populaire – toutes les notes sont intentionnelles, mais le premier thème mélodique est criblé d’intervalles d’un demi-ton mineur, ou seconde mineure, ce qui est le plus proche de deux notes sur un piano traditionnel. Le deuxième thème de l’étude, également dans l’exemple ci-dessus, ne contient pas autant de demi-pas que le premier, se concentrant plutôt sur l’intervalle d’un pas entier, ou d’une seconde majeure.

Étude Op. 25, n° 7 – « Violoncelle »


Bien que l’Op. 25, n° 7 soit marqué par un Lento majestueux et lent, il n’est pas sans ses fioritures classiques de Chopin. Son surnom vient de la main gauche, qui explore la tessiture du violoncelle. Néanmoins, le principal défi technique ici est de parvenir à un bon équilibre entre les thèmes lyriques de la main gauche et les autres matériaux musicaux entendus à la main droite. Le compositeur russe Alexander Glazunov – qui a également écrit le ballet Chopiniana – a arrangé cette étude pour violoncelle et piano.

Étude Op. 25, n° 9 – « Butterfly »

La deuxième des études de Chopin dans la tonalité de sol bémol majeur, le « Butterfly » fait honneur à son surnom populaire à bien des égards. Il s’agit d’un papillon et d’une étude compacte – la plus courte étude de Chopin, qui dure moins d’une minute. L’effet « papillon » est obtenu par un motif répété à la main droite : la première double croche d’un temps saute d’une octave sur le deuxième temps, et les deux dernières notes sont jouées en octaves parallèles (ou deux mêmes hauteurs jouées à une octave d’écart). Bien que la main gauche joue un accompagnement de foulée classique, l’étude « Butterfly » exige une immense dextérité et précision de la part de la main droite.

Étude Op. 25, n° 11 – « Vent d’hiver »

L’étude « Vent d’hiver » commence par une introduction calme de la main droite qui termine également la pièce. Le reste de l’étude est loin d’être calme, exigeant une incroyable endurance et une précision chirurgicale pour l’exécuter dans sa totalité d’environ quatre minutes. Chaque main doit relever d’intenses défis, allant de courses brillantes et de sauts de plusieurs octaves à des articulations délicates qui doivent être phrasées correctement pour que la mélodie soit audible. Une note de l’éditeur au sujet de l’étude « Vent d’hiver » se lit comme suit : « Les hommes à l’âme fragile, quelle que soit l’agilité de leurs doigts, devraient l’éviter. »

Étude Op. 25, n° 12 – « Océan »

L’étude « Océan » présente une série de figures ressemblant indéniablement à des vagues : toutes les deux mesures, les deux mains traversent de larges pans du clavier. Bien que les vagues passent par différentes hauteurs et intensités, la majorité de la pièce pourrait être comparée à une soirée particulièrement orageuse en haute mer. La pièce se termine avec un flair majestueux en do majeur, comme le calme après la tempête.

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